Jogging du Pisselet

21 mars. Début du printemps, retour des beaux jours et, pour certains dont je fais partie, des allergies (noisetier, bouleau, châtaignier …). Pourtant, de soleil et de pollens, il n’est pas question ce samedi : je m’échauffe sous la pluie.

Nous sommes à Vieusart, charmant village de la commune de Chaumont-Gistoux. Si proche de Louvain-la-Neuve et pourtant si différent. Aujourd’hui, sa minuscule salle paroissiale fourmille, 700 coureurs s’y pressent pour disputer la sixième manche du Challenge du Brabant wallon.

Une météo loin d'être printanière au départ

Une météo loin d’être printanière au départ

A mes côtés pendant l’échauffement, Stéphanie Cappelle. Stressée comme d’habitude, bien qu’elle finira sur le podium, comme d’habitude. Pour moi, aucun trac puisque j’ai décidé d’intégrer cette course à mon entraînement du jour. La semaine dernière, je n’étais pas parvenu à atteindre la vitesse cible prévue durant la séance longue. J’ai pensé que l’ambiance du peloton m’y aiderait.

Voici donc le programme du coach adapté aux 12 km 300 du jour. (20’ à 10km/h – 25’ à 13,5km/h)X2 + 10’ à 10km/h deviennent :

20’ à 10km/h à l’échauffement,

(25’ à 13,5km/h – 10’ à 10km/h – 25’ à 13,5km/h) en course,

20’ à 10km/h en guise de retour au calme.

Sur ce graphique, 2 courbes d’allure : en vert la théorique, en bleu la réelle. Les principaux creux sont le goulet d’étranglement du départ et le ravitaillement. Les autres montrent les côtes où j’ai ralenti.

Trois kilomètres et demi parcourus au warm up. Ce n’est pas dans mes habitudes mais soit, je suis effectivement « chaud » au moment de me poster derrière la ligne, quelques minutes avant le départ.

Les organisateurs nous demandent de reculer. Comme souvent lorsque le site d’accueil se trouve devant la ligne de départ, les retardataires, ceux qui ont fait la file pour un dernier passage aux toilettes, doivent se frayer une place dans le peloton.

C’est parti. La course s’engage immédiatement dans un chemin creux. J’ai dû beaucoup reculer : je suis enfermé au milieu de coureurs plus lents. Je réprime l’envie de jouer des coudes et prends mon mal en patience. Au bout de 700 mètres, de retour sur la route, je peux m’élancer.

Le parcours n’est pas plat mais je tâche de maintenir l’allure. A 3 km 500, dans mon dos, « Salut Jonathan ». C’est Phil, l’organisateur du semi-marathon de Nivelles, qui vient de me rattraper ! Quelques centaines de mètres plus loin, nous dépassons Gilles qui a lui aussi gagné 6 mois de coaching. Comme moi, il a intégré la course à sa séance d’entraînement.

Vingt-cinq minutes. C’est le moment de ralentir. Ça tombe bien, le ravitaillement n’est plus très loin. J’attrape le gobelet que me tend un gamin et savoure ces quelques gorgées. J’ai chaud. J’ai gardé les couches de l’échauffement mais, depuis, les nuages se sont dissipés. Je marche sur une centaine de mètres puis repars. Beaucoup de coureurs me dépassent mais je me retiens de leur emboîter le pas. Encore 5 minutes de récup’ avant d’accélérer.

Ça y est, 35 minutes au chrono et 7 km parcourus, le timing est presque parfait. Je relance. Nous sommes en rase campagne. Le paysage est magnifique mais le vent souffle. Je m’abrite derrière un solide coureur mais peine à suivre sa foulée.

Je ralentis. Deux des 3 derniers kilomètres sont en montée. Un chemin creux en mauvais pavé fait mal aux jambes. Je regarde la montre et réalise que je n’arriverai pas dans le temps de 57’30 que j’avais calculé.

La flamme rouge et enfin le chemin redescend vers les rues du village. Dernière bosse dans la rue Croix Thomas, je déroule pour ne pas être rattrapé par le coureur du James qui ahane de manière comique derrière moi. J’en avais encore un peu sous la pédale 🙂

Ligne d’arrivée, dossard scanné. Je m’attarderais bien aux oranges mais il faut repartir pour les 20 dernières minutes d’entraînement. Pas facile.

A la fin du retour au calme, je croise Phil qui reprend la route vers Nivelles. Il m’avoue être rentré très tard la veille … Je ne vous révélerai pas l’heure, mais la performance me semble belle pour quelqu’un qui a si peu dormi.

Et voilà, deuxième semaine d’entraînement bouclée. Je suis content d’avoir retrouvé l’ambiance familiale du challenge du BW et découvert de beaux chemins à deux pas de Louvain-la-Neuve. La semaine prochaine sera plus light, avant la première grosse course de l’année : les Crêtes de Spa.

Jonathan Quique ©RunningGeek.be 2015

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