Le Trail de l’Orneau

Dans la région de Gembloux, s’il est un trail à ne pas manquer par la qualité de son organisation et la richesse de son parcours, c’est bien le Trail de l’Orneau. La course tire son nom de l’Orneau, une rivière qui prend sa source à Meux et se jette dans la Sambre à Jemeppe-sur-Sambre après un parcours de 25km.

L'Orneau à Bossière - crédit photo : RunningGeek.be

L’Orneau à Bossière – crédit photo : RunningGeek.be

Organisé pour la première fois en 2012, le Trail de l’Orneau a vu son nombre de participants croître sans cesse pour passer de 472 coureurs pour la première édition à 812 inscriptions en 2015. Cette cinquième édition a rassemblé 915 traileurs sur les circuits de 33km, 19km et 19km en Marche Nordique.

L’organisation, partagée entre le Groupe Athlétique de Gembloux (GaG) et le Gembloux Triathlon Club (GTC), fonctionne bien. Les bénévoles se démènent pour faire de cet événement sportif une réussite : repérages, balisage, autorisations administratives, gestion de la circulation, coordination des services communaux, autorisations de passages sur des propriétés privées, festivités d’après-course, recherche de sponsors, ravitaillements, garderie pour les enfants, etc., sans oublier LE stand « Produits du Terroir ».

Un travail titanesque qui reste méconnu des participants et qui mérite pourtant d’être souligné. Les bénévoles étant également des coureurs qui n’hésitent pas à troquer leur participation au trail au profit de son organisation. Merci à vous !

La version 2016 du Trail de l’Orneau se démarque des trails habituels en remettant en avant les valeurs initiales trop souvent oubliées de ce type de course :

  • le respect de la nature (je n’ai pas vu une seule pipette, papier ou autre sur le sol : super !) ;
  • le respect du parcours (bien que, cette année encore, certains ont pris des raccourcis en foulant des propriétés privées, ce qui bien entendu met en péril l’organisation des prochaines éditions de la course) ;
  • le respect des riverains ;
  • la solidarité (cette année l’association « Le Ressort » percevra une partie des bénéfices de la course) ;
  • l’autonomie ;
  • la limitation de l’impact environnemental de l’événement, en optant notamment pour un chronométrage par scan d’un code-barres imprimé sur des bracelets indéchirables. Ceci évite de recourir à l’utilisation de puces électroniques RFID jetables. Une très bonne initiative qui a fait ses preuves ce 23 octobre.
Un bracelet pour dossard - crédit photo : RunningGeek.be

Un bracelet pour dossard – crédit photo : RunningGeek.be

Comme mentionné précédemment, le trail 2016 comportait deux parcours :

  • un 19 km avec 199 mètres de dénivelés positifs (parcours que j’ai personnellement choisi) – également accessible aux marcheurs nordiques et randonneurs ;
  • un 33 km avec 399 mètres de dénivelés positifs, pour les plus endurcis. Ce parcours est en grande partie commun avec le 19 km et comporte deux boucles supplémentaires.

Jour J. Je suis debout à 7h30, le temps est au brouillard et il fait froid. Ma station météo m’informe qu’il fait 5,5°C. Le brouillard est souvent annonciateur de temps sec, ce qui est de bonne augure pour la praticabilité du terrain. Une petite douche, un déjeuner pas trop copieux avalé, je me prépare à rejoindre le lieu de départ de la course. Mes cuisses et mollets sont courbaturés ; l’entraînement karaté d’hier était intense et je me suis donné à cent pourcents, sans me soucier des éventuelles conséquences le lendemain …

Arrivé vers 9h00, je gare la voiture le long d’un champ et parcours les trois cents mètres qui me séparent du centre sportif de Bossière. Cette petite balade me confirme que le froid est bien présent et piquant ! Afin de retirer mon précieux sésame, le bracelet à code-barres, j’entre dans la Bulle, le local mis à notre disposition. La foule est au rendez-vous et l’organisation pour la distribution des bracelets ne se démonte pas.

Afin de me réchauffer, je prends un café bien chaud mis gracieusement à notre disposition, salue mes amis du GaG et attend patiemment le briefing d’avant course nous informant des règles et des valeurs de la course (cfr supra).

9h55, nous sortons et nous dirigeons vers la ligne de départ. Nous sommes encadrés par le club d’aéromodélisme de Gembloux (Les Accros du Servo). Un drone nous survole et nous filme, tandis que des avions de toutes sortes virevoltent en actionnant des fumigènes : du plus bel effet ! Toute ma compassion au pilote de l’avion qui s’est écrasé et qui ne décollera plus avant d’être passé par l’atelier…

Pour la première fois depuis mon intégration à l’équipe Running Geek, je rencontre Kaïs (et plus tard Rémy), deux Running Geeks également avec un palmarès impressionnant. Jonathan est également parmi nous, photographe pour l’événement (Jon ne court pas le trail, trop de risques avant son marathon de New York dans 15 jours).

Avec Kaïs - crédit photo : RunningGeek.be

Au départ avec Kaïs – crédit photo : RunningGeek.be

Par je ne sais quel hasard, je suis à l’avant du peloton, les pieds sur la ligne de départ. Voici le décompte, et la course est lancée. Les coureurs s’élancent à une allure très rapide. Nous sommes à du 4:30/km. Avec Kaïs, qui m’informe que cela fait un temps certain qu’il n’a plus couru, nous ralentissons à du 5:20/km. C’est plus raisonnable mais encore rapide, Kaïs m’accompagne le premier kilomètre et décide de baisser son rythme. C’est vrai qu’il nous reste encore 18 km à parcourir et que sans réel entraînement, cela peut devenir compliqué.

Les courbatures sont bien présentes mais le cardio est bon. Je continue sur mon rythme en espérant pouvoir le conserver. Le terrain est en bon état, pas trop de boue et pas trop accidenté. Les articulations ne souffrent pas. Nous sommes en terrain découvert, entre les champs et par moment nous traversons de petites portions boisées. Au deuxième kilomètre, nous traversons la voie ferrée (le trafic des trains ayant été interrompu spécialement pour l’occasion). Encore 500 mètres de bitume et nous le quittons pour les quatre prochains kilomètres. Nous rencontrons aussi la première difficulté, la rue d’Alvaux et ses quarante mètres de dénivelé positif.

Les muscles sont chauds maintenant et je ne ressens plus aucune douleur. J’accélère légèrement et poursuis mon chemin devant le terrain d’aéromodélisme. Là par contre, c’est très boueux et glissant. Je manque par deux fois de me transformer en golem de boue.  Mon voisin a moins de réussite et goûte à la terre détrempée. Il se relève sans blessure. Le plus difficile ici est de choisir correctement la bonne trajectoire, qu’il faut anticiper dix mètres à l’avance. Nous sommes au septième kilomètre.

Dévalant à travers champs - crédit photo : RunningGeek.be

Dévalant à travers champs – crédit photo : RunningGeek.be

Deuxième difficulté, la rue Haute Bise et ses trente-cinq mètres de D+. J’adopte une marche rapide pour m’économiser. À Ferooz, nous entrons dans la forêt où le premier kilomètre est en dévers. Ça m’oblige à courir avec les chevilles fléchies vers l’amont. De ce fait, ma cheville droite est douloureuse. Heureusement, une fois revenu sur terrain plat, la douleur s’estompe.

Le rythme de course est maintenant constant. Je ne rattrape plus les coureurs précédents et la distance me séparant des suivants ne s’accroît plus. Nous sortons des bois et mettons le cap vers Bossière, la fin de la boucle. Mais avant d’arriver, la dernière difficulté et pas des moindres : la montée de la prairie, parallèle à la rue des Grands Ha. Un kilomètre de montée (50m D+) avec des passages à plus de quinze pourcents. Au milieu de volutes de  fumée, le « Stand des Produits du Terroir » est en vue. L’apéro des braves, sous les encouragements du mégaphone. Quelle bonne surprise et quelle ambiance !

Le stand des "Produits du Terroir" - crédit photo : RunningGeek.be

Le stand des « Produits du Terroir » – crédit photo : RunningGeek.be

Encore un peu de courage pour se sortir de cette prairie dangereuse pour les chevilles et rejoindre le bitume, qui me mènera directement vers la ligne d’arrivée après 1 heure et 46 minutes de course. Le ravitaillement d’après course est magistral. Au menu, du sucré et du salé à profusion. Grâce au bracelet à code-barres, nous avons même droit à un cornet de pâtes bolognaises ou carbonara, de quoi reprendre les nombreuses calories perdues.

Ce que j’en retiens :

  • Un trail superbe et organisé de main de maître ;
  • des bénévoles au top ;
  • une ambiance conviviale;
  • le Stand « Produits du terroir »;
  • un bon chrono personnel, qui me fait une moyenne de 5:43/km, un temps inespéré il y a encore quelques semaines, même sur route.

Voir :

Laurent De Deken ©RunningGeek.be 2016

2 réflexions sur “Le Trail de l’Orneau

  1. Ton article me fais regretter de ne pas avoir participé au trail. Les multiples détails que tu y décris nous font presque ressentir les difficultés du parcours et l’ambiance qui y régnait. Chapeau j’adore…😊

  2. Yeeh. Je suis contente de lire ton ressenti, tes sensations et sentiments… Tu es content de ton chrono mais tu peux aussi être content de ton article. Bravo.

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