Rétrospective ACRHO 2018

L’an passé, j’atteignais mon objectif et entrais dans le Top 200 du classement général de l’ACRHO. Fort de mon dossard 155, il me fallait un nouvel objectif pour cette saison 2018. Ceux qui me connaissent, le savent, j’aime les chiffres ronds. Cela ne me laisse pas beaucoup de choix et mon objectif sera le Top 100.

Le club des 100

Je regarde le classement 2017. Le 100ème comptabilisait 84.779 points, j’arrondis à 85.000 points avec l’inflation et la montée en puissance de petits nouveaux chaque année. Je retire les 7.500 points de bonus (pour autant que je parvienne aux 25 courses annuelles) et cela me donne 77.500 points à faire en 10 courses, soit une moyenne de 7.750 points par course.

Petit coup d’œil sur mes résultats de l’année passée, ma meilleure course m’a rapporté 7.450 points … Bref, le Top 100, ce n’est pas gagné ! Je suis peut-être un peu trop ambitieux, présomptueux mais qui ne tente rien, n’a rien.

Fleurs de printemps, fruits d’automne

La saison commence et je prépare le Marathon de Namur. Lors de la première challenge, je fais un résultat encourageant (4’20’’ de moyenne et 7.536 points) lors du Jogging de Printemps. Un peu plus tard, toujours au milieu de ma préparation marathon, je suis tout heureux d’intégrer, pour la première fois, le Top 100 sur une challenge, la Gallo-Romaine (100ème pile-poil, 4:16 de moyenne et 7.782 points). Ah voilà, enfin une course au-delà des 7.750 points fixés en début de saison. Mais à quel prix ?? Pour atteindre le nombre de points espérés, j’ai dû battre mon record personnel (toute distance confondue).

Les semaines passent et le marathon également. En principe, les semaines qui suivent le marathon me réussissent plutôt bien. C’était d’ailleurs mon plan pour enfin atteindre les 1h40 sur Bruxelles (objectif atteint). Le calendrier de l’ACRHO est plutôt bien fait avec plusieurs gros blocs de challenges. Juin, août et novembre sont les mois phares pour les gourmands.

Les boules de Tom

Vendredi 22 juin, je rejoins Popuelles pour son jogging de 10 kilomètres tout ronds. Ce jour-là, je décide de prendre des risques. Comme le disait une de mes idoles, « Sometimes you don’t need a plan but just big balls » (Tom Boonen). Je pars vite, très vite et je veux voir combien de temps je tiendrai. Les kilomètres passent, je ne lâche pas et boucle les 10km en 40:40 (7.986 points). Ce résultat constitue mon record et un déclic pour la suite de la saison. Je me rends compte que je peux descendre sous les 4:10.

La Corrida des Collines (Wodecq)

Au mois de juin, je surfe clairement sur mon excellente forme et emmagasine un max de points. J’entre même dans le Top 50 à deux reprises ; les conditions météo et la chaleur ont eu raison de pas mal de participants. En juillet, je décide de faire une pause de douze jours sans course à pied. Je reprends de plus belle pour préparer Wodecq, près de 14km et donc favorable vu la formule de l’ACRHO. La pause m’a fait beaucoup de bien et les jambes sont toujours là. J’arrive à Wodecq motivé et je réalise un très bon chrono. 58:53, 4:17/km de moyenne et 8.000 points (hop, une nouvelle barre franchie) sur ce parcours difficile.

De retour de vacances, je prépare le semi de Bruxelles. Je reprends les fractionnés (courts et longs). Je profite de la Forêt de Belœil pour accumuler les kilomètres, revoir mes classiques et me prendre une petite claque. Parti trop vite sur un terrain plutôt compliqué, je finis assez péniblement la course. Même si je bats ma moyenne sur une longue distance, je me rends compte que ce choix (payant généralement sur 10km) n’est pas raisonnable sur un semi. Un excellent rappel avant Bruxelles.

Plaisirs divers … en automne

Le moral et la confiance au zénith après le semi-marathon de Bruxelles, j’attaque ce mois de novembre bien décidé à aller chercher un beau dossard pour 2019 ! Le calendrier nous offre un copieux menu, quatre challenges. Outre le classement général (le Top 100 est assuré), il me reste un objectif (inimaginable il y a peu) cette année, passer sous les 4:00/km de moyenne sur une course. Il reste 2 courses relativement plates pour y arriver : Rumes et Herseaux.

En amuse-bouche : l’Athoise et ses 13 kilomètres

10°C, presque pas de vent et un parcours qui, malgré quelques bosses, est relativement rapide. Je pars assez vite, 3:55 sur le premier kilomètre. Je suis dans un bon groupe, avec des gars plus forts que moi. Je décide de m’accrocher plus longtemps et voir combien de temps je peux tenir la cadence, histoire de voir si passer sous les 4:00 dans quinze jours est réaliste ou pas. Les kilomètres passent et je passe en +/- 19:30 au cinquième kilomètre. Les kilomètres 6 et 7 sont plus compliqués avec deux belles bosses mais je ne craque pas trop.

J’espérais terminer cette course en 54 (4:10 de moyenne) ou 55 minutes (plan B). En 2017, je bouclais l’Athoise en 57:30. A chaque « bon » kilomètre, je m’amuse à calculer la moyenne que je devrais faire pour finir sous les 54 minutes si je venais à craquer. Les kilomètres passent et je refais chaque fois le même calcul … sans réellement faiblir. En fait, je prends kilomètre par kilomètre sans réfléchir, et ça marche !

Dixième kilomètre : second ravito, je tire un peu la langue. Je regarde ma montre, « y’a moyen de passer sous les 40 minutes aux 10km » … mes deux compagnons de course n’ont pas dû comprendre pourquoi j’ai accéléré comme ça à trois kilomètres de l’arrivée. Mais Strava indiquera malheureusement 40:0 pour mon meilleur temps sur 10 kilomètre … Ce n’est que partie remise ?

Maintenant, je sais que l’objectif sera atteint et je termine vraiment bien malgré un petit faux plat dans le douzième, avec un chrono final de 52:33 et 4:02 de moyenne !

L’entrée : la Trinité

Assiette copieuse avec le Mont Saint-Aubert en plat de résistance. Avant chaque course, je prends l’habitude de scruter les classements des années précédentes pour voir quel temps me permettrait d’obtenir 8.000 points. Je regarde aussi les temps des coureurs que je retrouve souvent autour de moi. Je vise 53 minutes (4:13), ce qui s’annonce compliqué avec les deux kilomètres de montée qui mènent au sommet du mont.

Le Mont de la Trinité – photo : Bernard Libert

Je pars très vite (3:52 sur le premier kilomètre). Je me retrouve dans un groupe avec de solides clients, Michaël, François ou encore la première dame Virginie. Je me sens bien mais dès que ça commence à monter, je recule dans le groupe et lâche petit à petit. Je suis encore un peu trop lourd … 😊 Au sommet, je récupère rapidement et je me lance dans la descente pour rattraper les autres lâchés et ne pas être seul dans le vent. A partir du 7ème, on est vent de face (ou trois-quart face) jusqu’à Kain. Je m’abrite quand quelqu’un veut bien prendre le relais mais en fin de compte, la plupart du temps, je mange le vent pour tout le monde (gourmand que je suis). Malgré tout, je tiens bon et je finis sous les 53 minutes.

Le plat consistant : la Rumoise

La voilà ma 1ère chance de passer sous les 4:00/km. Tout le monde sait que la Rumoise et sa petite distance peuvent permettre de battre des records de vitesse.

La Rumoise – photo : Jean-Robert Daye

Je retiens les leçons de l’année passée et me place devant et sur la gauche pour le départ. Ça part très vite mais j’essaie tant bien que mal de rester avec certains visages connus. Je sais qu’il y aura du vent sur le parcours, je ne peux pas me permettre de rester seul. Du coup, je m’accroche et je serre les dents. Aujourd’hui, impossible de donner le moindre relais, je suis à bloc. Je reste au fond du groupe (7-8 personnes) et essaie de tenir le plus longtemps possible. A partir du 6ème kilomètre, ça commence à coincer. Je dois laisser filer mes compagnons de course. Heureusement, il n’y a plus trop de vent et j’arrive à limiter les dégâts. Je finis même plutôt bien. 3:55 de moyenne, contrat rempli !

Le dessert : Le Jogging de la Saint-Nicolas

Herseaux, ce n’est pas le plus beau parcours mais il me réussit plutôt bien. Il fait moins froid qu’à Rumes et il n’y a quasiment pas de vent. Par contre, il pleut et la route est glissante par endroit. Fort de mon résultat à Rumes, j’espère encore passer sous les 4:00/km et peut-être même sous les 3:55.

Le départ étant en légère descente, cela part encore une fois très vite. C’est la dernière chance pour améliorer son total de points, tout le monde y va à fond. Je me sens mieux qu’à Rumes, du moins, c’est ce que je pense. Naïf et présomptueux, cette fois, c’est moi qui tire le groupe jusqu’au cinquième kilomètre. Malheureusement, après, je n’arrive pas à accrocher les deux plus forts du groupe et je fais toute la seconde partie seul, sous la pluie. Les petits faux-plats dans le final me donnent du fil à retordre et je vois à ma montre que je suis un peu au-dessus des 4:00/km depuis que je cours seul. Sur ces parties en légère montée, j’ai du mal à relancer. Le retour me semble très long … et finalement, je clôturerai cette saison 2018 avec une moyenne de 3:58 et un petit goût de trop peu.

L’addition

Le serveur me présente la douloureuse. 25 courses, 15 challenges, 10 patronnées pour un doux total de 87.920 points. Ce beau total m’offrira un joli dossard pour l’année prochaine, 58 (mon année de naissance en verlan comme disent les jeunes). L’objectif, le Top 100, est largement atteint. J’ai donc fini l’année en force avec mes cinq dernières challenges au-delà des 8.000 points.

Top 10 des courses : ACRHO 2017 v.s. ACRHO 2018
Classement général : évolution 2014-2018

Le pousse-café

En bonus, j’ai même eu la joie de voir mon épouse sur les courses de l’ACRHO cette année. Grâce à l’excellent programme « Je cours pour ma forme » suivi au printemps, elle a pris goût à la course à pied et s’était fixé l’objectif de participer à une course ACRHO. C’était chose faite sur le Cross de masse de la RUSTA, une course courue main dans la main. Elle rééditera même l’expérience sur la Rumoise, avec un très joli chrono en prime (5:42 à la montre). Deux petites courses qui ne marquent sans doute que le début pour elle.

Quand j’ai attaqué cette saison, j’avais de hautes espérances … et bien, je n’ai pas été déçu. Franchement, je n’ai pas trop compris ce qu’il m’est arrivé. Une vraie explosion de saveurs. Chaque plat constituait une surprise et dépassait mes attentes.

C’était l’année de tous les records pour moi. Hormis mes sorties hebdomadaires avec le groupe Pascal Mercier et leurs précieux conseils, je m’entraîne seul, sans coach, ni programme. Je pense qu’avec un bon volume de course, des entraînements réguliers, variés et cohérents, nous pouvons tous progresser. Il est toutefois impératif d’écouter son corps et de se (re)poser de temps en temps quand vous en ressentez le besoin. Le repos fait également partie de l’entraînement.

Quels objectifs pour 2019 ?

Je n’en ai pas fini avec l’ACRHO. J’espère encore gratter quelques places et entrer dans le Top 50, même si la marge se réduit. Par rapport aux concurrents placés plus haut, je me rends compte que bon nombre d’entre eux vont chercher leurs points sur les longues. C’est donc sur ces distances que je dois m’améliorer. En 2018, je n’en ai couru que deux sur les quatre proposées. J’espère que le calendrier 2019 et ma santé me permettront de les faire toutes les quatre l’an prochain. En principe, je m’alignerai une nouvelle fois sur les 20 kilomètres de Bruxelles en espérant pouvoir y améliorer mon record.

MAIS la cerise sur le gâteau pour l’année à venir, c’est le Marathon du Mont-Blanc. Sur un coup de folie, nous nous sommes inscrits avec plusieurs amis pour le tirage au sort … La chance souriant aux audacieux, nous voilà donc inscrits pour l’édition 2019 du Marathon du Mont-Blanc en juin prochain. 42 km et 2.700 mètres de dénivelé positif, voilà qui risque de faire très mal aux cuisses. Il s’agira donc de caser quelques trails et quelques entraînements sur le Mont Saint-Aubert pour éviter les mauvaises surprises et mettre toutes les chances de mon côté pour cette belle aventure.

Je ne peux pas clôturer cet article sans remercier tous les bénévoles et toute l’organisation de l’ACRHO ! Merci aux courageux qui auront pris la peine de lire cette tartine jusqu’au bout. Je vous souhaite à toutes et à tous le meilleur pour 2019 pour vous et vos proches.

Quentin Degryse © RUNNINGGEEK.BE 2019

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