Francfort, mon premier marathon

J’aimerais partager sur ce blog ma première expérience sur la distance reine, le marathon ! Mais il convient tout d’abord d’expliquer un peu mon parcours.

Après une adolescence sportive et des études supérieures festives, je suis rentré dans la vie active. Les six années qui suivirent furent plus que calmes niveau sportif. J’avais beau me dire qu’il fallait me reprendre en main, je trouvais toujours une bonne excuse pour ne rien faire. J’avais aussi l’habitude de dire que s’il y a bien un seul sport sur terre que je ne ferais jamais, c’était la course à pied !

Débuts difficiles

C’est alors que, début 2016, l’un de mes amis réussit à me motiver en me parlant des 20km de Bruxelles. Pour une raison que j’ignore encore, je décide de relever le défi avec lui et de m’entrainer 4 mois pour cette épreuve. Comment vous décrire mes premières séances … je pensais sincèrement ne jamais y arriver tellement ma condition était devenue mauvaise ! Je peinais à courir une distance de deux kilomètres mais je voulais y arriver à tout prix.

A force de persévérance, de séances de muscu et d’un bon entrainement, je parvins à boucler mes première courses de 10 km à du 6’/km de moyenne. Mais le plus étonnant dans tout cela, c’est que je prenais goût au running ! Le jour J arriva et mes premiers 20km se terminèrent en 1h58, l’objectif était atteint ! S’en sont suivi différentes courses et trails jusque fin 2016 et je pu alors courir le semi de Bruxelles 2016 en 1h45.

Après un hiver à nouveau pauvre en sport, la volonté de recourir les 20km en 2017 me permis de reprendre l’entraînement de manière plus ou moins régulière pour parvenir à améliorer mon résultat en courant en 1h45. Ensuite, avec un groupe d’amis, j’ai pris le départ d’une course d’obstacles très sympa, la Sand Race (que je vous conseille). Mais après ces différentes épreuves,  je me suis sérieusement posé la question suivante : quel défi pourrais-je relever à l’avenir ?

Germe alors l’idée d’un marathon

Nous sommes début juillet 2017. C’est à ce moment que l’idée d’un marathon germe dans mon esprit. N’ayant aucune expérience sur une telle distance et aucune connaissance en termes de programme d’entrainement, je me sentais un peu perdu … J’ai donc réfléchi afin de trouver une personne dans mes contacts qui pourrait m’apporter certaines réponses. Le choix fut rapide car j’ai fait une partie de mes études secondaire avec un certain Rémy Castiaux. J’avais pu suivre via Facebook tous ses exploits sportifs et sachant qu’il avait fait l’Ironman de Nice et plusieurs marathons, je ne doutais pas une seule seconde de ses bons conseils en matière de running.

Après plus de douze ans sans contact, je ne savais pas comment il allait réagir. Je ne fus pas étonné qu’il me réponde mais plutôt qu’il me dise directement que sa team, la RUNNINGGEEK, était inscrite au marathon de Frankfurt fin octobre et qu’il était envisageable pour moi d’y participer avec eux si je suivais sérieusement un entrainement de trois mois. J’étais encore plus heureux lorsque, spontanément, il me proposa un programme d’entrainement sur mesure. L’occasion était tellement belle pour moi qu’il était impossible de refuser cette proposition ! Le soir-même, je m’inscrivis au marathon de Frankfurt et je réservais une chambre dans le même hôtel que sa team ! Le défi était en marche !

Mon premier plan d’entraînement

Quelques jours plus tard, je reçus mes premières séances d’entrainement. S’en sont suivi 3 mois d’entraînements extrêmes et variés avec un suivi ultra professionnel de la part de mon coach. Voici un petit résumé des séances les plus marquantes :

⇒ Premiers entrainements fractionnés pour moi et notamment les sprints 30’’/30’’. Ces derniers m’ont permis de découvrir la différence entre penser qu’un entrainement est facile sur papier et horrible à vivre dans la réalité ;

⇒ Sachant que je partais dans les Hautes-Alpes début septembre en vacances, mon coach m’a proposé de faire un entrainement style course de côtes. Je pense que j’y ai vécu la plus difficile séance de ma vie (10 x 500m de sprint sur une pente à environ 10%).

⇒ Une longue séance de 27km avec le team RUNNINGGEEK dans les environs de Bléharies, magnifiquement organisé par le manager de ce blog ! Bon ok les 27 se sont transformés en 30km pour moi car je ne connais pas bien la région mais le délicieux repas au restaurant Le Millésime qui a suivi la course m’a permis de reprendre des forces !

Les résultats de ce programme furent visibles sur les 2 courses auxquelles j’ai participé « à fond ». C’est lors de la première (le 15 août) que je suis descendu pour la première fois en-dessous des 5’/km sur une distance de 13km (1h01). J’ai ensuite participé au semi de Bruxelles (le 1er octobre) que j’ai terminé en 1h39 soit une moyenne de 4’36’’/km. J’ai vraiment été bluffé par l’amélioration de mes performances sur une si courte période.

Le marathon de Francfort

Le grand jour était enfin arrivé. Nous voilà en route, veille de la course, accompagné de mon coach et d’autres membres des RUNNINGGEEK. Une fois arrivé à l’hôtel, idéalement situé, nous mangeons notre repas préparé la veille, un plat de pâtes. Nous partons ensuite, avec toute la team, vers la Frankfurt Messe afin de récupérer nos dossards. La soirée fut relativement calme et après un dernier petit verre à l’accueil de l’hôtel, au dodo. Enfin je me suis effectivement couché mais la nuit ne fut pas bonne du tout, trop de stress ! De plus, même avec deux ingénieurs dans la même chambre, aucun des deux n’a pensé à bien fermer la fenêtre de celle-ci ! Ce qui nous a permis de bien profiter des bruits de la ville en pleine nuit, que du bonheur ! On est fort !

Et nous y voilà, dimanche 29 octobre 7h du matin, cet instant où l’on repense aux semaines d’entrainements et de sacrifices (surtout en terme d’alcool). Les jambes ont l’air en forme au réveil, le bon gâteau-sport passe comme une crème. Plus que 3h avant le grand départ ! Le temps de prendre une bonne douche, d’enfiler ses vêtements (dont le magnifique t-shirt RUNNINGGEEK préparé par Jon) et de vérifier que tout est bien prêt : alimentation, gourde, dossard. L’excitation du départ est son paroxysme ! Une seule ombre au tableau, le temps est maussade et venteux … il faudra faire avec !

Malgré les derniers conseils du coach et des autres membres de la team qui avaient déjà couru la distance je décide de tenter les 3h30 ! J’ai la chance de partir dans le 4ème box et donc en tête de la deuxième vague. Je suis tout devant donc personne à l’horizon et l’homme au micro met une ambiance de folie dans les spectateurs. 3, 2, 1 et c’est parti ! Quelle joie immense de se retrouver au départ d’une telle épreuve après seulement un an et demi de course, je suis déjà satisfait. Les premiers km sont rapides, beaucoup trop rapides : 4’30’’ sur les deux premiers kilomètres. Je n’arrive pas à réguler mon rythme mais je me dis que ce sont des secondes précieuses gagnées pour le finish … en espérant ne pas le regretter !

Trente kilomètres sont alors passé avec un rythme finalement assez constant de 5’/km. Je m’alimente toutes 40 minutes, je bois régulièrement et je ne ressens, pour le moment, aucune douleur. Ce n’est qu’à partir du 35ème km que la souffrance se fait sentir mais je suis mentalement prêt et je refuse de faire la rencontre du fameux mur, il n’est pas pour moi ! C’est peut-être bête mais l’article publié sur ce blog et intitulé « Le marathon, c’est comme un sprint de 10km après un échauffement de 32km », m’a probablement beaucoup aidé. Le mental a tenu, kilomètre après kilomètre, et c’est avec fierté que j’ai terminé mon premier marathon dans le meilleur temps espéré selon mon objectif : 3h30’30’’.

Romain à l'arrivée du Marathon de Francfort

À l’arrivée – photo : Marathon-Photos.com / Global-Pix.com

Et après ?

A l’arrivée, l’émotion était grande mais le mal de jambes prend rapidement le dessus, surtout qu’il faut descendre une longue série d’escaliers avant d’arriver au ravitaillement et à la remise de médailles. De plus, comme si cela ne suffisait pas, je dois remonter deux étages pour remettre la puce chrono aux organisateurs. Bref, après de longues minutes à errer dans le Messe, je retrouve mon chemin vers l’hôtel afin de profiter d’une bière bien méritée avec les deux champions de l’équipe : Rémy Castiaux et Jordy Moulin. Ils ont tous les deux courus en-dessous des 3h ! Je ne vais pas m’attarder sur le reste de la soirée mais on peut dire qu’elle fut festive et très agréable à vivre !

J’ai encore un peu de mal à réaliser le chemin parcouru et les jours d’après courses se sont avérés très bizarres en termes d’émotions. A mi-chemin entre le plaisir d’avoir accompli quelque chose de top et la mélancolie de ne plus avoir d’objectifs à moyen terme.

J’aimerais conclure cet article en remerciant plusieurs personnes. Tout d’abord, l’ensemble de la team RUNNINGGEEK. Merci pour leur présence et l’excellente ambiance durant cet évènement. Je suis extrêmement fier d’avoir pu porter vos couleurs durant cette course ! Ensuite, mon coach, mon mentor : Rémy Castiaux. Mille mercis de m’avoir soutenu, entrainé, conseillé, poussé durant ces trois mois ! Merci aussi d’avoir supporté le flux incessant de questions envoyées tous les jours ! Pour finir, ma chérie qui a supporté mon régime alimentaire spécial et passé des soirées seules pendant les entrainements. Merci à elle de m’avoir soutenu tout au long du process !

Prochaine étape … Encore en réflexion mais une chose est sûre, la course fait maintenant partie intégrante de ma vie !

Romain Dupont © RUNNINGGEEK.BE 2017

3 réflexions sur “Francfort, mon premier marathon

  1. C’est dingue cette progression en si peu de mois !!! Honnêtement, je ne pensais pas que tu pouvais aller chercher les 3h30 sur ton premier marathon (je pronostiquais un déjà-excellent 3h45) mais tu m’as vraiment bluffé ! BRAVO !!!
    C’est franchement de bonne augure et, à mon sens, si tu maintiens le cap (sans mauvais jeu de mots), tu vas encore aller plus vite dans les mois à venir.
    A samedi 😉

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