Indus’Trail, le trail façon Pays Noir

La région de Charleroi reçut jadis le surnom de « Pays Noir » en référence à sa riche activité minière. Après l’abandon de l’exploitation charbonnière, Charleroi connaît plus tard le déclin de sa sidérurgie. Subsiste aujourd’hui un impressionnant patrimoine industriel, où la friche est dominée par terrils et hauts fourneaux. C’est le décor de l’Indus’Trail, une course proposée par le département des Sports de la Ville de Charleroi. Deuxième édition le 31 août 2017 : je vous la recommande chaleureusement !

Au départ du Rockerill, une salle de spectacle et d’exposition aménagée dans d’anciennes forges, le parcours de l’Indus’Trail vous emmène d’abord au travers de la végétation sur les rails d’une ancienne voie ferrée, le long de la Sambre ensuite, puis sur les terrils du GR 412. Ça grimpe et ça descend très raide, le terrain est rude, inégal, plein de ferraille et de caillasse, mais gare à ne pas vous griller car il vous reste encore quelques kilomètres à parcourir, au travers de sites industriels habituellement fermés au public et, de nouveau, en bord de Sambre. Au total, un peu plus de onze kilomètres, contre dix annoncés par les organisateurs, vous voilà prévenus.

Sur le GR 412 – crédit photo : cheminsdesterrils.be

J’ai adoré :

  • La route pour y arriver ; la N90 en direction de Marchienne-au-Pont est particulièrement spectaculaire. Elle servit de décor à des scènes du film Largo Winch II censées se dérouler … en Ukraine !
  • Le départ donné par les gloires sportives locales, Felice Mazzu, entraîneur du Sporting et Ismael Djebani, athlète de demi-fond (1.500 mètres) qualifié pour Londres.
  • Le parcours, la vue du haut des terrils et la lumière du coucher de soleil filtrée par la poussière des scories métallurgiques.
  • L’ambiance, le sourire des bénévoles et la gentillesse des Carolos en général.
  • Les « Apéros industriels » à l’arrivée, au Rockerill.

Les quelques points d’amélioration – pas de quoi vous dissuader de tenter l’expérience :

  • Pas sûr que respirer la poussière de déchets métallurgiques soit la meilleure chose pour vos poumons voir notre article « Pollution et running » ; personnes sensibles des bronches, tenez-en compte. Pour les autres, dites-vous que ce n’est qu’une fois par an !
  • Des douches à l’arrivée ne seraient pas un luxe.

Le surlendemain la première édition de l’Indus’Trail, l’hebdomadaire britannique The Economist publiait un article consacré à la popularité croissante des visites guidées dans les « coins les plus crades d’Europe » (sic). Parmi les activités citées, un jogging à travers le patrimoine industriel de Charleroi. Je le trouve bien cynique ce journaliste, quand il évoque la « misère devenue opportunité marketing », une « petite industrie du tourisme pervers » … Finalement, la réputation médiatique de nos « trous à rats » résiste mal à la confrontation avec la réalité des lieux. Une course comme l’Indus’trail, c’est l’occasion de jeter un autre regard sur une ville souvent décriée et découvrir la beauté insoupçonnée des paysages post-industriels.

En pratique :

Indus’Trail 2017 le 31 août à 19 heures au départ du Rockerill, rue de la providence 136 à 6030 Marchienne-au-Pont.

Deux parcours de 5 et 11 kilomètres. Prix : 7 euros en pré-inscription, 10 euros sur place (max. 1.000 dossards).

Infos et inscriptions : charleroirunning.be/industrail ou info@charleroirunning.be

Jonathan Quique © RUNNINGGEEK.BE 2017

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