Ce samedi 25 mars, c’était déjà la sixième épreuve du challenge ACRHO ; trois patronnées et trois challenges. La « Gallo-Romaine » se déroule aux alentours de Blicquy. Le parcours est agréable et emprunte l’archéosite d’Aubechies. Le temps est avec nous, un beau soleil qui nous accompagnera tout au long de la journée et de ce week-end carnavalesque. Un petit bémol toutefois, le vent est encore de la partie, comme souvent en ce début de saison.
Confiant après un résultat aussi inespéré qu’inattendu à Bury, j’attendais de pied ferme cette deuxième challenge à mon compteur personnel. L’an passé, j’avais réalisé un excellent temps sur ce parcours, 4’38’’ de moyenne pour une distance de 11,8 km, et j’espérais bien descendre sous les 54 minutes et 4’35’’/km cette année. Ma condition et mon entraînement devraient pouvoir me le permettre. Motivé, je fais donc une croix sur le Carnaval vendredi soir … je me refuse même un petit verre de vin à table. Je voulais vraiment mettre toutes les chances de mon côté et atteindre cet objectif … Mais malheureusement, on ne contrôle pas tout.

On lit la douleur sur mon visage – crédit photo : Stéphanie Martinache
Samedi matin, je me lève après une bonne nuit (merci à mes deux petits anges de me laisser dormir si bien un jour de course) et directement, je ne me sens pas très bien. Mal au ventre, crampes d’estomac, j’espère que cela passera … Je pars de bonne heure pour me garer facilement mais je n’ai pas envie de sortir de la voiture. J’ai toujours mal au ventre. Je me résous quand même à aller chercher mon dossard et m’échauffer quelques minutes. Ce n’est pas la grande forme.
Le départ est donné. C’est un peu étroit en début de course, j’avais prévu le coup et m’étais mis un peu à l’avant et au centre du peloton. Comme toujours, il faut un peu zigzaguer pour avoir le champ libre et trouver un rythme régulier. J’aperçois, à mes côtés, un coureur qui fait souvent des chronos similaires aux miens. Je décide de le suivre, me disant qu’il pourrait s’agir d’un bon lièvre. Je suis assez étonné de le voir si vite devant alors que, d’après mes souvenirs et interprétations, celui-ci part habituellement plutôt prudemment pour remonter le peloton et me rattraper en fin de course. Mes interprétations devaient être incorrectes, mon lièvre part à toute allure. Après 3 kilomètres, je suis contraint et forcé de lâcher prise.
Ce choix tactique fut une assez grosse erreur. Je me suis brulé les ailes. Un point de côté me gêne déjà et ne me lâchera plus de toute la course. J’essaye de récupérer mais je vois une horde de coureurs me dépasser. J’essaye de m’accrocher à certains visages/dossards connus. Pas moyen. Je n’arrive pas à retrouver mon souffle. Après 4 kilomètres, j’étais évidemment (vu l’intensité de l’entame de course) en avance sur mon temps intermédiaire de 2016 mais je n’étais pas en aussi bonne condition pour assurer et gérer le reste de la course.
A force de devoir laisser filer mes « concurrents » les uns après les autres, j’accuse le coup mentalement. Tout me tracasse, le chrono, mon ventre, mes semelles récupérées ce matin et remises à neuf par le podologue … J’ai les bras engourdis, qui semblent peser une tonne. Vraiment, rien ne va plus ! Je décide même de marcher aux deux ravitos prévus par l’organisation (excellente comme toujours) pour récupérer un peu. Rien n’y fait. Cette course me semble interminable. Dès que le vent se lève face à nous, j’ai l’impression d’affronter une énorme tornade … alors que les autres coureurs, à côté et surtout devant moi, semblent voler et faire fi du vent. Ma galère prendra fin après 57 minutes et 30 interminables secondes, bien loin des 54 minutes fixées et espérées. Déçu, malade, je rentre quasiment immédiatement. Mes envies de Carnaval se sont également envolées. Je resterai sagement à la maison, à ressasser cette vilaine course et surtout à profiter de ma petite famille. Et ce n’est pas le triste match des Diables Rouges qui me réconciliera avec ce 25 mars 2017.
Cette situation, je l’ai déjà connue. J’aime, c’est plus fort que moi, me fixer un objectif chronométrique. Mais une fois que celui-ci s’envole, je suis incapable de me reprendre en mains, de limiter les dégâts ou tout simplement (surtout !) de profiter de la course. Cette fois, je pense (j’espère) que c’était plus un « jour sans » (un off-day comme aiment le dire les footeux) dû aux problèmes gastriques que j’ai rencontrés. Peut-être aurait-il été raisonnable de déclarer forfait … Mais bref, le mal est fait. Cette course doit aussi me servir pour l’avenir. Écouter son corps, ne pas partir trop vite, profiter de la course, se fixer d’autres objectifs si cela ne se passe pas comme prévu … autant d’enseignements que j’ai déjà abordés dans d’autres articles. Mais force est de constater qu’à bientôt 32 ans, je ne retiens toujours pas mes leçons.
Toujours est-il que j’espère pouvoir me rassurer sur mon état de forme lors de la prochaine course ACRHO, à Basècles. La distance est un peu plus longue et constituera un bon test avant les 20km de Bruxelles qui se profile tout doucement à l’horizon. Toute la Team RunningGeek devrait, en plus, être présente … et la perspective d’un bon verre de Diôle devrait m’encourager à regagner rapidement la ligne d’arrivée.
À samedi les amis !
Quentin Degryse ©RunningGeek.be 2017
Super article mais parfois on peut faire tout ce que nous voulons, c notre corps qui ne suit plus…
Félicitations quand même
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