NN CPC Loop Den Haag

NN : Nationale Nederlanden*, le sponsor de l’événement. CPC Loop : City–Pier–City, un parcours en boucle qui part et arrive au centre-la ville de La Haye et embrasse le bord de mer où trône une jetée, pier, comme celles de Brighton et Blankenberge. Den Haag, prononcez den hAR-g avec un raclement guttural, comme les locaux : la destination choisie par Rémy pour son semi-test, histoire d’effectuer les derniers réglages avant le marathon de Rotterdam. Ajoutez-y Kaïs et moi-même qui avons emboîté le pas de Rémy et vous obtenez les ingrédients d’un dimanche printanier, sportif et amical.

La skyline futuriste de La Haye surplombe le site de départ – crédit photo : Bart Hoogveld

La Haye est située à deux heures de route de Bruxelles, 2h30 de Mons, d’où nous partons. Nous arrivons un peu avant midi sur le Malieveld, large plaine de 10 hectares au cœur de la capitale administrative des Pays-Bas. Souvenir immédiat : l’endroit me rappelle la Museumplein d’Amsterdam, où j’assistais en 2010 à la finale de Coupe du Monde perdue par les Oranje. Pour l’heure, avec le soleil, les boum-boum de la sono, les baraques à frites, tentes et oriflammes dressées de part et d’autre de l’esplanade, l’ambiance est plutôt au festival. Les élections législatives de la semaine suivante, la crise diplomatique avec la Turquie semblent si loin.

Nous nous dirigeons vers le secrétariat de la course où nous retirons nos dossards en deux minutes chrono. Dans l’enveloppe, le dossard auquel est attachée l’étiquette pour la consigne. Nous nous rendons jusqu’à la tente où déposer nos sacs, la toute dernière d’une longue rangée. À l’arrivée, ce sera la première : sympa ! Les bénévoles sont souriants, l’organisation est bien huilée.

Sur la Koningskade, les coureurs du dix kilomètres s’apprêtent à prendre le départ. Ils sont plus de neuf mille. Nous regardons partir la première vague avant de nous trouver une place au soleil sur les gradins installés le long du parcours. Nous pique-niquons en attendant l’arrivée des premiers coureurs : une petite demie-heure et l’affaire devrait être réglée. En effet, Jorim Scheele et Edwin Wissema, deux coureurs néerlandais, se la jouent au sprint en 32:19 et 32:20.

L’arrivée du 10km – crédit photo : Bart Hoogveld

Les Kényans entreront en lice plus tard, sur la distance-reine. Quelques beaux noms figurent au palmarès de la CPC Loop : Samuel Wanjiru, le champion olympique du marathon à Pékin, décédé tragiquement en 2011. Stanley Biwott, vainqueur des marathons de Paris et New York. Geoffrey Kipsang, deux fois champion du monde du semi-marathon. Ou encore l’éthiopien Lelisa Desisa, deux fois vainqueur à Boston, un des trois athlètes sélectionnés par Nike pour le projet Breaking2. Tous ont couru le semi en moins d’une heure à La Haye.

À un mois du marathon de Rotterdam, le coach de Rémy, l’Ironman Rudy Depret, lui a demandé de courir à une allure moyenne de 04:15/km, ce qui donne 1h29 à l’arrivée. Rémy est concentré et je sais déjà que le contrat sera rempli. Nos objectifs sont plus terre-à-terre. Pour Kaïs, la seule ambition est de terminer ce premier semi officiel (hors trail et marathon) en dépit des bobos. J’ai d’autres projets pour lui : Kaïs manque de confiance au moment d’estimer ses chronos mais je pense qu’il peut boucler la distance en moins de deux heures et établir une belle référence personnelle. Je n’ai de toute façon pas envie de courir seul et ma saison ne fait que débuter.

Nous prenons donc le départ ensemble sur le coup de 14h30. Rémy s’évapore rapidement dans la foule. Les premiers kilomètres empruntent de larges avenues bordées de hautes habitations. Je pense immédiatement à New York, l’ambiance en moins. Je cale mon allure sur celle de Kaïs. Nous tournons à du 11 km/h.

Quatrième kilomètre, un grain de folie dans l’ambiance policée de la ville. Des hurlements metal s’échappent d’un bar le long du parcours. Un vieux rockeur distribue des gobelets d’eau sur un plateau. Je passe mon chemin, le premier ravitaillement est proche.

Parlons-en de ce ravitaillement. Les bénévoles vêtus de leur imper orange sont impeccablement rangés le long de la route et nous tendent les gobelets en carton, une éponge calée dans chaque. J’en saisis un puis sens une poussée dans le dos. Un peu sanguin, j’élabore une riposte (vider mon gobelet au visage de l’incivique), bombe le torse et me retourne avec l’air mauvais. Las, impossible d’identifier le pousseur. La course continue.

Je reconnais dans le peloton le maillot des Patta runners, un club repéré lors de ma première course aux Pays-Bas, le semi-marathon d’Amsterdam, en 2015. Leur dossard porte le hashtag #BTGCPC. Avec Kaïs, les spéculations vont bon train sur la signification de ces six lettres …

#BTGCPC – crédit photo : Bart Hoogveld

Seizième kilomètre et nous arrivons sur le tant attendu front de mer. Ciel bleu, météo printanière, bars sur la plage, pour peu on se croirait à Barcelone dont le marathon se court le même jour. Étonnamment, c’est là aussi que se trouve l’unique bosse du parcours. Trois fois rien, mais avec la distance et le vent de face, elle se fait sentir.

Le tracé amorce un virage à angle droit, annonciateur du retour vers le centre ville, la ligne d’arrivée. Kaïs m’invite à démarrer, à me faire plaisir sur les derniers kilomètres. En réalité, je n’y tiens pas vraiment. Je me fais discret, passe derrière et vois qu’il accélère. En route vers le negative split !

Vingtième kilomètre et nous avons en ligne de mire les plus hautes tours de La Haye. Moment d’euphorie lorsque nous traversons la cheerzone des Running Junkies : sono, confettis et encouragements au top.  Sur la route du retour, je découvrirai que Running Junkies est le club à l’origine du hastag #BTGCPC. BTG pour Bridge The Gap, une coupole regroupant plusieurs clubs de runners urbains à travers le monde : Amsterdam mais aussi Paris, Berlin, Copenhague et New York, où est né le mouvement. Dans le cadre de la CPC Loop, quatre jours d’activités, de la pasta party au yoga du lundi matin, ont été mis sur pied par les amstellodamois à l’attention des 400 coureurs BTG venus de quinze pays. Beau concept.

Avec Kaïs, sous la flamme rouge – crédit photo : herooftoday.com

L’arrivée est proche. Kaïs est à bloc mais ne faiblit pas. Notre dernier kilomètre sera le plus rapide. Le chrono affiche 1:55:35 lorsque nous franchissons la ligne.

Médaille passée au cou, nous partons rejoindre Rémy qui nous attend au stand d’une marque de bière belge bien connue. Petit détour par le photobooth mis à disposition par le sponsor principal. Pendant que Kaïs prend la pose, je me dirige vers le stand de gravure des médailles : service rapide, efficace. J’y croise Clarence, qui tient la rubrique running du blog Lubies des filles : c’est sa troisième participation, avec un RP à la clé aujourd’hui ! Nous nous promettons de programmer un entraînement à Bruxelles avec André Laschewski, notre ami commun.

Nous savourons la bière de la victoire lorsque la sono entonne You’ll Never Walk Alone, l’hymne des stades de foot. Le dernier coureur, un petit monsieur nommé Jan, franchit la ligne bien entouré et sous une pluie de confettis. Derrière lui, le cortège des véhicules d’assistance, motos de la police et de l’aide médicale. Beau et impressionnant.

C’est le moment de reprendre la route. Test concluant et de très bonnes sensations pour Rémy. La preuve pour Kaïs qu’il pouvait le faire en moins de deux heures, malgré les bobos et sans préparation spécifique. Et une belle excursion dominicale pour moi, avec, déjà, une idée en tête. Rendez-vous le 11 mars pour l’édition 2018 !

Jonathan Quique ©RunningGeek.be 2017

(*) NN, un assureur qui s’intéresse au sport : fin 2015, la branche belge du groupe met en jeu 500 bracelets connectés Fitbit. Les gagnants qui acceptent de transmettre leurs données d’activité pendant 8 semaines pourront en prime remporter deux dossards pour les NN Urban Trail Series Belgium. L’opération de com’ se double d’une collecte de données, dont le but avoué est d’explorer la possibilité de primes variables selon le niveau d’activité physique de l’assuré.

2 réflexions sur “NN CPC Loop Den Haag

  1. Salut Stéphane, les prochains rendez-vous : Rotterdam pour Rémy, le semi du Connemarathon (Irlande) pour moi-même puis les 20km de Bruxelles en équipe bien sûr ! D’ailleurs, tu es le bienvenu ce jour-là pour la photo de groupe sous les arches du Cinquantenaire. Avant ça, on devrait se croiser sur le Jogging des Marbriers.

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