Nivelles 2016

La médaille du Semi de Nivelles 2016 - crédit photo RunningGeek.be

La médaille du Semi de Nivelles 2016 – crédit photo RunningGeek.be

Et une nouvelle breloque ramenée du Semi Marathon de Nivelles. Une médaille à la saveur particulière – oui, les médailles ont un goût, c’est pour ça qu’on les croque au moment de prendre la pose. Celle-ci a le goût de la victoire sur soi-même et de la gratitude. Récit.

Ce dimanche 18 septembre, je me rends donc au départ du Semi de Nivelles aux côtés de mon ami Rémy ‘Kast’ Castiaux.

Nous croisons sur la Grand-Place Benoît puis Anne-Pascale, des suiveurs de la première heure à qui va mon premier merci, ainsi qu’à tous les lecteurs fidèles de ce blog. Être reconnu, entendre un « allez les running geeks » sur le bord de la route sont des encouragements inestimables.

Nous nous rangeons dans le deuxième box au son de Dimitri Vegas et Like Mike. C’est Tomorrowland aux pieds de Sainte-Gertrude. Un signe au drone qui filme les coureurs en rangs d’oignons, des applaudissements pour Jonathan Borlée venu donner le départ, puis le gun retentit.

Nous suivons un petit temps le meneur d’allure des 1h30. Un deuxième merci à Philippe et son équipe qui organisent ce semi de main de maître. Une organisation digne des plus grandes, tout en conservant un fort ancrage local et une ambiance très familiale.

Premières bosses et il est temps pour moi de laisser filer le ballon des 1h30 et son porteur. Kast s’accroche.

Parc de la Dodaine et j’entends Catherine qui m’encourage au bord de la piste. Elle sera du voyage au marathon de New York. Merci à la petite team qui m’accompagne dans cette aventure !

Je rejoins Kast sur l’anneau et une nouvelle course commence. Bientôt 10 kilomètres. Le parcours est casse-pattes et les premiers signes d’inconfort apparaissent. Nous nous relayons sur les tronçons exposés au vent.

Dans le dur - crédit photo : Philippe Dekimpe

Dans le dur – crédit photo : Philippe Dekimpe

Bifurcation, j’attends Kast pour m’assurer qu’il ne se fasse pas la malle sur le parcours de 12 kilomètres. Coup de mou pour le compagnon de route. Le mien viendra juste après, à l’heure de course.

Plus que les jambes, encore solides, c’est le mental qui défaille. Nous évoluons maintenant à l’extérieur de la ville et j’ai le sentiment que les 5, 6 kilomètres qui restent seront très longs. Envie à zéro. Pour la première fois, une drôle d’idée me traverse l’esprit : l’abandon. Enlever le dossard, finir la boucle et regagner le centre-ville en marchant.

Je pense à New York, mon deuxième marathon, dans 50 jours. Si je me dégonfle aux deux-tiers de mon semi test, finirai-je la course des five boroughs à bord d’une rame de métro ? Ce serait trop bête, vraiment.

Je pense aussi à ma dernière lecture, un recueil de nouvelles intitulé Marathon*. Je m’identifie sans mal aux héros du premier livre signé Pascal Silvestre (fondateur de runners.fr). Des solitaires, des indépendants, des bosseurs qui alignent consciencieusement les kilomètres pendant leur préparation. Parfois ils doutent, certains renoncent même, mais la plupart savent qu’en course de fond, la vérité d’un kilomètre n’est pas celle du suivant. Merci à Stéphanie, la running-bibliothécaire qui m’a prêté le bouquin.
Après avoir marché quelques secondes au dernier ravito, je repars, un pas devant l’autre. Quatre kilomètres, ce n’est rien.

Kast n’est pas si loin, il m’attend ou je le rattrape, peu importe, nous nous relayons, la machine est relancée.

Dix-neuvième kilomètre, il n’est plus question d’abandon. Kast accélère, je le laisse filer. Quelques virages à négocier dans les rues de Nivelles et revoilà la Grand-Place et son agitation.

Ligne d’arrivée, je stoppe le chrono et regarde enfin le cadran. 1:34:09, pas si mal pour quelqu’un qui voulait abandonner. En soustrayant les secondes écoulées avant que je ne franchisse le tapis de départ, je serai sous 1:34. Une minute de mieux que l’année dernière.

Kast m’attend quelques mètres plus haut, les mains sur les genoux. Merci copain, solide course vaincue en duo.

Merci Nivelles et … À l’année prochaine !

Jonathan Quique ©RunningGeek.be 2016

* « Marathon » de Pascal Silvestre (2016) est édité chez JC Lattès. Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques !

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