Le trail court de la Vallée des Lacs (Gérardmer)

Janvier 2016, mois des bonnes résolutions annuelles … Une des miennes [N.d.E. ce récit nous est offert par Laurent, nouveau contributeur], participer à un premier trail. Après quelques recherches sur le web, la lecture de nombreux témoignages et de sites sur les entraînements spécifiques, la nutrition du traileur, etc. pourquoi ne participerais-je pas au Trail de la Vallée des Lacs. Les Vosges ne sont-elles pas une magnifique région, propice à ce type d’activité ?

Après moultes hésitations, le 18 janvier, me voilà inscrit sur le trail dans sa version courte (ça, il faut le dire vite), dont le parcours ne comporte pas moins de 1.300 m de dénivelé positif et 27 km annoncés (le tracé sur Openrunner indiquant 29 km, ce qui s’est finalement vérifié sur le terrain). Mon objectif, le terminer dans les 6 heures imparties, ni plus ni moins, la partie n’étant pas gagnée d’avance, ma plus longue distance jamais parcourue étant de 20km sur route).

Trail court de la Vallée des LacsIl ne me manque plus que le certificat médical de capacité à la pratique de la discipline pour définitivement valider mon inscription. Rendez-vous est pris chez mon médecin traitant, qui après une osculation succincte, me délivra le précieux sésame.

Fait, c’est fait … Me voilà maintenant face à moi-même et à mes entraînements. Comme toujours dans ce genre de configuration, je calcule le temps me séparant du jour J, le 19 juin 2016. Il me reste encore 5 mois et demi pour parfaire ma condition … Cool quoi, j’ai bien le temps !

Plus que quatre mois, plus que trois mois, plus que deux mois, plus qu’un mois … les mois défilent à une vitesse folle et mon programme d’entraînement n’est absolument pas suivi. Je pense pouvoir affirmer que je n’ai jamais été plus dissolu par rapport à l’atteinte d’un objectif que je me suis fixé.

Bref, sur les 240 km de running accumulés depuis le début de l’année (oui, seulement !), 150 l’ont été sur le dernier  [N.d.E. tout le contraire de qu’il faut faire ;-)]. Autant dire que je ne partais pas l’esprit serein pour attaquer les 1.300 mètres de dénivelé.

Jeudi 16 juin, un dernier tour chez Decathlon pour compléter mon équipement par un sac trail et une veste de pluie, vu la météo annoncée (13°C et pluie).

Vendredi, départ pour Gérardmer, où ma chambre d’hôte m’attend. Mes « co-habitants » sont également inscrits sur le trail, le trail long (55 km et 2.500 D+) pour le couple de Parisiens, le trail court (29 km et 1.300 D+) et la « Courrue » (13 km et 500 D+) pour, respectivement, le coureur de Besançon et sa compagne. Le soir, il fait calme, tout le monde se reposant pour sa course. Une pointe de stress commence à doucement m’envahir, je prépare déjà mon équipement pour dimanche.

Je passerai toute la journée du samedi à suivre mes amis du GaG (Groupe Athlétique de Gembloux) qui se sont inscrits sur le trail long, en voyageant de ravitaillement en ravitaillement, muni de ma GoPro avec laquelle j’immortalise leur exploit, qui n’est vraiment pas à sous-estimer. La météo est médiocre, le vent souffle, la pluie alterne avec des périodes plus sèches et la température ne dépasse pas les 14 degrés.

Cédric et Mathieu, coureurs du GaG inscrits sur le long

Cédric et Mathieu, coureurs du GaG inscrits sur le long

Le sol est détrempé, les épines de pins ont fait place à la boue sur les sentiers de montagne, ce qui rend la course encore plus éprouvante … Cela n’arrange pas du tout mon état d’esprit et mon stress grandissant.

Dimanche, réveil à 6 heures et demie. Petit déjeuner en compagnie du couple bisontin et du maître des lieux ; ensuite départ vers le lac de Gérardmer, lieu du départ de la course. Je vérifie une dernière fois l’équipement, je serre mes chaussures et me dirige vers la ligne de départ.

Discutant avec quelqu’un dans le peloton, je n’entends même pas le départ de la course. Ce n’est qu’en voyant le troupeau se mettre en branle que je m’élance également. Le premier kilomètre est facile, nous longeons le lac et empruntons les rues de Gérardmer, jusqu’à la rue de la Roche, où la première difficulté apparait, un long escalier serpentant en direction de la Roche du Rain. Se suivent ensuite des chemins à travers bois et le long des pistes de ski, toujours aussi abruptes jusqu’au kilomètre 6 (nous sommes passés de 660 mètres d’altitude à 1.040 mètres, soit déjà près de 400 m de dénivelé positif sur une courte distance).

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Le sommet atteint (enfin) et sous les encouragements de nos amis « longs » traileurs, nous entamons la descente vers le Lac de Lispach (900 m d’altitude), pendant environ 2 km. La vue est magnifique et nous longeons le lac sur un caillebotis en bois.

Mine de rien, cela fait déjà 1h15 que je galope et les premiers 6 km se font déjà sentir dans les jambes. Nous serpentons ensuite entre le Lac de Lispach et le Lac de Longemer que nous atteignons 15 minutes plus tard et 250 m plus haut. La vue est toujours splendide et le ravitaillement des 15 km est en vue.

Le repos est de courte durée. Nous remontons par Les Plombes et additionnons 350 m de dénivelé supplémentaire. Là, je souffre réellement et pâtis de mon manque d’assiduité à l’entraînement. Les coureurs alternent marche et course quand le terrain se révèle plus plat ou en descente. Tout le monde semble être dans la même galère que moi. L’ambiance est parfaite entre les coureurs, nous nous encourageons les uns les autres pour ne pas baisser les bras. Le tant attendu kilomètre 20 est en vue. Tant attendu parce qu’il signifie la fin des montées longues et dures et également la descente vers la ligne d’arrivée.

Les muscles de mes cuisses sont on ne peut plus tendus et je sens que les crampes ne sont pas loin ; heureusement, j’y échappe. Encore quelques efforts dans la boue qui alourdit les chaussures et vous colle au sol, et nous y serons. Le dernier kilomètre se court sur le bitume dans une descente à plus de 15%, c’est chaud et il faut rester concentré pour ne pas avoir les genoux qui se dérobent.

Enfin, voilà la ligne. Les spectateurs nous encouragent et nous félicitent. Les poings serrés, je la franchis après 29 km et 4 heures 19 minutes d’effort, fatigué mais content comme jamais.

"Fatigué mais content comme jamais"

« Fatigué mais content comme jamais »

Je pense déjà à participer au long trail l’année prochaine, c’est vous dire 🙂

Voir : mon parcours sur Strava

Laurent De Deken ©RunningGeek.be 2016

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