Tournai Générale, un urban trail très arrosé

Après lui avoir préféré la traditionnelle « Marche à bâtons » sur les flancs du Mont-Saint-Aubert lors des deux premières éditions, je découvre cette année la Tournai Générale. Un trail urbain dont le tracé serpente entre ruelles, parcs et jardins, cours d’écoles et autres endroits insolites, souvent méconnus des Tournaisiens eux-mêmes.

J’arrive au Hall des Sports de la Ville de Tournai un peu moins d’une heure avant le départ. Il y a du monde. Le peloton régional découvre l’inscription électronique. Un lecteur de carte d’identité et le tour est joué : la machine imprime un ticket avec QR code que vous échangez contre votre dossard. Pour les voisins Français et les Belges ayant laissé leur carte dans la voiture ou à la maison, un formulaire permet de s’identifier. C’est un peu moins rapide mais, globalement, le système proposé par Chronorace est convaincant.

Dehors, les éléments se déchaînent. Pluie battante et rafales à 70 km/h. Quelques tours d’échauffement autour du terrain de hockey en synthétique, puis je me réfugie dans la voiture. D’autres trouvent abri sous les arbres à proximité de la ligne de départ où la sono diffuse AC/DC à plein pot.

L’heure avance. Je quitte mon abri pour rejoindre le départ. La sono diffuse maintenant du rap US : House of Pain – Jump around. De circonstance, les coureurs sautent sur place pour ne pas prendre froid sous la drache.

Une minute de silence est observée en hommage à Robin Sulmon, ami des organisateurs, disparu trop tôt. Décompte, coup de corne de brume, c’est parti. Les 700 participants s’élancent sous la bourrasque.

Un départ sous le déluge - crédit photo : David Hespel

Un départ sous le déluge – crédit photo : David Hespel

Le peloton s’engage sur le boulevard où les caniveaux sont devenus des torrents. Le parcours effectue une boucle autour de la Maison de la Culture puis emmène les coureurs dans une première enceinte scolaire, celle de l’I.P.E.S. Passage dans les jardins de l’école de l’horticulture avant de quitter la ville par le Nord-Ouest. La course emprunte maintenant des terrains de jeu inédits, voire interdits : nous longeons la voie ferrée puis franchissons l’Escaut sur le tablier désaffecté du Pont des Roulages. Jusque là, le circuit est rapide.

La course s’engouffre à l’intérieur du cinéma Imagix. Ça sent le pop corn et la moquette amortit notre foulée. Nous traversons une salle de projection. Ma vision nocturne n’est pas bonne : détour insolite mais casse-gueule …

Entretemps, la tempête s’est calmée. Les cinq et sixième kilomètres, à travers les quartiers calmes de la rive droite, sont roulants. Ma veste commence à sécher.

Au septième, la partie se corse à nouveau.  Volée de marches à chaque extrémité du Pont à ponts. J’ai beau, chaque jour, grimper / redescendre cinq étages au bureau et trois de plus à la maison, ma technique dans les escaliers reste perfectible. Je me fais dépasser par deux, trois coureurs. Je relance puis fais la connaissance de la rue des Procureurs, ses pavés, son dénivelé. Le tracé s’élève jusqu’à la cour de l’Hôtel de Ville, en passant par le parc ; c’est la partie la plus difficile de la course.

Je reconnais le coureur qui vient de me dépasser, un habitué du top 100 sur l’ACRHO. Je sais que si j’arrive à le suivre jusqu’au bout, je réaliserai un bon classement. À vrai dire, je le repasse assez vite. Le huitième kilomètre marque la descente vers l’Escaut, la cadence est bonne, les jambes ‘tournent’ bien.

Le parcours s’aventure de nouveau à l’intérieur. D’abord dans la Halle aux Draps, où une fille nous prévient gentiment de faire attention aux marches. Le temps que je l’entende / comprenne, je suis en haut desdites marches. Je manque de peu le vol plané. Ensuite, rapide traversée du café « Le Central » où un client au comptoir me propose son mojito. Non merci 🙂

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Un peu mouillé … – crédit photo : Aphélie Depauw

Le kilomètre suivant, en grande partie le long des quais, est très rapide, jusqu’à la dernière succession de difficultés. Cross dans le Jardin de la Reine, puis les cours et couloirs d’écoles s’enchaînent : Institut Don Bosco – Collège Notre-Dame – École Normale. À l’entrée de chaque établissement, des volontaires sympas nous préviennent : le carrelage mouillé, ça glisse. Prudent, je ralentis, suis re-dépassé.

L’arrivée est jugée sur la place de Lille. Plus que 100 mètres pour sprinter. Je reprends un, deux coureurs mais le dossard 103 de l’ACRHO (identifié après course) résiste à mon retour.

La puce de mon dossard, probablement noyée, ne bippe pas sur le tapis d’arrivée. Le chronométreur m’envoie vers la camionnette / secrétariat où le temps de 47:35 m’est attribué. Fin de la course et la giboulée a laissé la place à un grand soleil sur Tournai.

Aux avants-postes, Dorian Boulvin s’impose devant Axel Van Liefferinge et les locaux Baptiste Kestelyn, Paul Bara (venu à vélo) et Vincent Cantreul.

Âgé de 19 ans seulement, le vainqueur n’est pas le premier venu. Auteur du tour le plus rapide lors des Relais Givrés en janvier, devant quelques pointures comme Geoffrey Marrion, Etienne Van Gasse, Yves D’Harveng ou François Dupont, vainqueur l’hiver dernier sur la Cross Cup (à Roulers), Dorian Boulvin est un espoir du demi-fond francophone.

Chez les dames, Catherine Lallemand, multiple championne de Belgique (semi, 5000 mètres, cross country, course de montagne) et huit fois sur le podium aux 20 km de Bruxelles, l’emporte.

Point commun de ces deux athlètes, un entraîneur, Fernand Brasseur, venu à Tournai pour promouvoir l’application Formyfit, dont il a conçu les plans d’entraînement.

Formyfit est une app mobile lancée par deux entrepreneurs tournaisiens, David Hespel et Laurent Baijot. Comme RunKeeper, Formyfit propose le suivi d’activités et des plans d’entraînement. Mais l’appli wallonne se différencie de sa concurrente US aux 45 millions d’utilisateurs en personnalisant les allures et fréquence cibles sur base des données individuelles récoltées par les capteurs du smartphone et la ceinture cardio.

À l’occasion de la Tournai Générale, les développeurs de Formyfit offraient deux mois d’essai gratuit à condition d’enregistrer sa course avec l’application puis de partager l’activité sur Facebook. Je ne cours jamais avec mon smartphone en poche (5,5 pouces tout de même) mais, pour la circonstance, je me plie au jeu. J’attends maintenant de tester Formyfit pour vous en parler plus amplement sur ce blog.

Quant à la Tournai Générale, verdict ? Testée et approuvée ! Une course agréable, originale et bien organisée. Une initiative locale et un tout petit prix, 3,50 euros, c’est à souligner. Rendez-vous est pris pour le 17 avril 2017 !

Jonathan Quique ©RunningGeek.be 2016

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