Courir à Barcelone

Si les vacances sont pour certains l’occasion de marquer une pause bienvenue dans leur programme d’entraînement, pour d’autres il est hors de question de redevenir sédentaire. Pourquoi ne pas profiter d’un séjour à l’étranger pour explorer votre destination en courant ? Emmenez vos chaussures ! Une paire de runnings légères trouvera facilement sa place dans vos valises et sera de plus une compagne confortable pour vos excursions.

J’inaugure donc une nouvelle catégorie « Voyages » sur RunningGeek.be avec Barcelone, capitale catalane dont la réputation sportive n’est plus à faire. Je viens d’y passer quelques jours.

Où courir à Barcelone

Barcelone est une grande ville, ce qui comporte son lot d’inconvénients pour y faire son jogging.

La pollution tout d’abord : le long des artères comme la via Laietana qui relie le centre au port, vous respirerez les gaz d’échappement à pleins poumons. Ce qui n’est pas franchement conseillé …

Les nombreux carrefours ensuite : les quartiers les plus récents sont bâtis sur un plan quadrillé. Préparez-vous à y passer un certain temps à attendre aux feux de circulation.

La foule enfin : à moins que vous soyez très matinal, oubliez les ramblas. Ces longues voies rectilignes, semi-piétonnes et ombragées drainent en toutes saisons un flux continu de touristes distraits entre lesquels vous aurez bien de la peine à vous faufiler.

Pour éviter ces écueils, nous vous recommandons de prendre le métro directement vers les endroits prisés des coureurs locaux. Nous en avons testé et sélectionné deux pour vous.

Le Parc de la Ciutadella

Métro Ligne 4 : Ciutadella – Vila Olímpica. Variante : descendez du métro à l’Arc de Triomf (Ligne 1) et élancez-vous depuis l’esplanade du Passéig Lluís Company.

Le Parc de la Ciutadella est le plus grand parc du centre-ville (60 ha). On y croise de bon matin les Barcelonais venus pratiquer le yoga sur ses pelouses bien entretenues, à l’ombre de la végétation méditerranéenne.

Profitez du calme de ces lieux préservés des masses en foulant les allées au revêtement doux pour les articulations.

Le plus : un circuit balisé de 2000 mètres, idéal pour vos séances de fractionnés.

Au parc de la Ciutadella, courir à l’ombre des palmiers – crédit photo : Running Geek

Le bord de mer

Métro Ligne 4 : Barceloneta ou Ciutadella – Vila Olímpica. Variante  : continuez jusqu’à la station Selva de Mar pour parcourir les huit kilomètres du front de mer dans leur intégralité.

Vous vous souvenez du clip « Loca » de Shakira, enregistré par la belle dans la ville de son amoureux, Gerard Piqué ? Offrez le même décor à votre jogging !

Les neuf plages urbaines de Barcelone, toutes très bien aménagées, sont bordées par une large digue prisée des promeneurs, rollers et joggeurs. Les seuls véhicules que vous croiserez sont ceux des services de propreté. Faites-vous donc plaisir en ‘déroulant’ au pied des palmiers, en compagnie du beau monde de la capitale catalane.

Le plus : comme les locaux, faites vos étirements au calme face à la Méditerranée, tout au bout de la jetée vers le grand hôtel « W ».

8 kilomètres de littoral dédié à la farniente et au sport - crédit photo : Running Geek

8 kilomètres de littoral dédié à la farniente et au sport – crédit photo : Running Geek

Puis, dans la catégorie « on n’a pas testé, mais ça doit être bien quand même » …

Les collines

Si on n’a fait que traverser le Parc de Collserola par le funiculaire, on peut sans crainte écrire que cette vaste zone boisée sur les pentes de la colline du Tibidabo (532 mètres) ravira les amateurs de dénivelé. On y a même aperçu des vététistes équipés pour la descente !

Dans la même catégorie, à essayer à l’occasion d’un prochain voyage : les jardins  botaniques de la colline de Montjuïc. Strava les mentionne d’ailleurs dans son « Guide de course à pied à Barcelone« , que nous n’avions malheureusement pas consulté avant le départ.

Bien manger à Barcelone

Voyager implique des changements plus ou moins subtils dans votre régime alimentaire, selon les traditions culinaires et la disponibilité des produits dans le pays ou la ville visité(e).

En vacances, le plaisir et la découverte priment ; en fait, c’est très bien comme ça. Durant les jours qui précèdent un marathon, l’alimentation devient par contre un facteur à ne pas négliger.

J’ai durant ces quelques jours réfléchi à la question puisque je serai moi-même dans la situation au mois de novembre, juste avant de courir le marathon de Valence. J’ai, pour rédiger cette section, fait appel aux conseils de Manon Liégeois, nutritionniste sportive à Aubel.

La cuisine catalane et espagnole en général est savoureuse mais plutôt grasse. Certes, l’huile d’olive contient des nutriments intéressants pour le coureur (acides gras mono insaturés, vitamines A et E), mais soyez conscients que les plats cuisinés à l’huile comme la paella (valencienne), la fideuá (catalane) ou la tortilla pourraient vous occasionner quelques ennuis digestifs. Ces spécialités sont donc déconseillées à la veille d’une course importante, à fortiori le jour même, la consommation de lipides ralentissant la digestion.

Pour la même raison, le fromage ou les charcuteries traditionnelles, comme le pernil (jambon) et le xoriço (chorizo) sont à consommer de préférence après la course. Ce sont en outre des aliments riches en sel, qui favorise la rétention d’eau (œdèmes).

Si un peu de sel a de l’intérêt quand il s’agît de prévenir l’hyponatrémie (perte de minéraux par la transpiration + dissolution du sodium sanguin par l’absorption d’eau), avant la course on conseille simplement de manger normosodé, entendez normalement salé.

Outre les féculents (pâtes, riz, pommes de terre), carburants essentiels, nous vous conseillons de privilégier les fruits et légumes (moins chers que chez nous) dont regorgent les marchés. Les produits de la mer, poissons, poulpes, moules et coques, savoureuses sources de protéines et de nutriments essentiels (iode, vitamine D), trouveront également place dans votre assiette, à condition qu’ils soient frais du jour évidemment.

Pour terminer, un délicieux rafraîchissement d’après-course : goûtez l’orxata, un lait de souchet (une racine), au goût d’amande, doux et extra-frais.

En conclusion : profitez de la cuisine du pays et goûtez à tout en quantités raisonnables, mais de préférence après la course (si, du moins, vous avez un objectif sportif). Cela aura le double avantage de vous éviter les ennuis gastro-intestinaux et de constituer une récompense après l’effort.

Ces quelques conseils en poche, nous vous souhaitons un bon voyage et de bonnes vacances sportives !

Jonathan Quique ©RunningGeek.be 2015

Nutrisport Manon Liégeois
La partie « alimentation » a été rédigée avec la collaboration de Manon Liégeois, diététicienne nutritionniste agréée INAMI et spécialisée en nutrition du sportif. Un grand merci à elle ! Vous pouvez suivre Manon sur sa page Facebook Nutrisport Manon Liégeois où elle partage régulièrement recettes et conseils alimentaires avisés.

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